Á sens unique

 


Aujourd’hui encore, je me sens si distant avec le monde qui lui, continu de tourner. Je ne peux même pas appeler ça de la frustration, encore moins le fait que j’aurais préféré un autre dénouement. Ressentir de forts sentiments pour quelqu’un à sens unique, c’est se condamner à l’échec.

Tu peux la regarder sourire, apprécier sa présence et même t’imaginer à ses côtés, plus longtemps que le temps l’accorde. Et c’est le retour à la réalité à chaque fois qu’il faut remettre les barrières. L’amour en silence, se dire à soi-même que son bonheur est ailleurs, qu’on peut en faire parti qu’à petite dose, est-ce qu’il pouvait y avoir meilleur chemin que de la regarder prendre la main d’un autre.

Il semble que les meilleurs moments, de rire, de partage et de feeling ne se passent finalement qu’avec des amours impossibles. On ne vit qu’une fois, il faudrait alors profiter de ces instants qui ne dureront pas éternellement, mais les principes et les faits sont là.

Je ne me suis jamais senti aussi bien que ces dernières semaines, même si le désir réciproque n’existe pas, je pense parfois le voir, même le sentir, mais ce n’est que mon imagination.

Alors le retour à la réalité, à chaque fois, est d’une rudesse importante. C’est être spectateur d’un bonheur inaccessible, tomber amoureux est un terme fort, et pourtant si réaliste. Je m’imagine avec elle pour des sentiments humains, aucunes ondes obscènes, juste ces moments de tendresse de la savoir près de moi et c’est tout.

Comme ci nous avions toute la vie à découvrir, celle que j’ai déjà si arpenté, d’un vécu qui continuerai de grandir malgré cette sensation de tout connaitre.

Pour moi, ses sourires m’alimentent, ses mots de réconfort me portent vers l’envie de me réveiller pour affronter ce quotidien, et observer sa vie et y participer tout en ayant ce mur infranchissable me permet de croire qu’elle est avec moi. Et les quelques pas à partager ensemble sont pour moi, des passages sur un chemin commun durant quelques instants.

Je ne sais pas encore, si l’unique route est celle de l’oubli, ce chemin inéluctable qui résout tout à sa manière, de manière impartiale et efficace. Désirer le bonheur de quelqu’un qu’on aime, jusqu’au bout, c’est parfois prendre des décisions difficiles, de sacrifice.

Je dois retrouver mes capacités, ne plus me laisser submerger par mes sentiments qui contrôlent tout, jusqu’à ma faim. Reprendre le contrôle de ma personnalité, de mes choix, quitte à devenir froid ? Ou bien me jeter tête baissée vers une quête sentimentale qui me mènerai encore vers ces déceptions.

Je savais que faire ce choix de faire parti de son aventure, n’allait pas me mener vers ce que tout humain souhaite, vivre pleinement sa vie en ressentant le maximum de sensations. J’assume cette prise de risque, et j’assumerai aussi cette fin qui approche, dois-je être éternellement puni de vouloir vivre une vie d’humain ?

Depuis que cela a commencé, j’ai le cœur qui palpite, la lumière s’est allumée à chaque partie de mon être, ou la nuit l’emportait, tout devenait quotidiennement si fade et répétitif. Aujourd’hui malgré ce manque, tout est dans une bulle où je me sens protégé.

Mon seul but est de te voir sourire, de nouveau, et pourtant avec ou sans moi, il était déjà présent, que tu sois aimée à ta juste valeur, celle de cette femme que je trouve exceptionnelle en tout point. Je sais que je serai capable de tout briser, pour revenir en arrière de ce jour ou j’ai franchi cet interdit que tu martèles tant, pour que tu puisses m’oublier, une fois pour toute, et ainsi ne plus être perturbé à cause de moi.

J’ai tout déclenché, c’est moi qui ai allumé cette flamme qui n’en est finalement, pas une.

A sens unique, j’ai allumé un incendie qui ne me brûle que moi, tu ne comprends pas que je puisse être heureux de cette manière. C’est pourtant le cas, toute ma vie j’ai pris cette habitude de n’être qu’un spectateur. Une ombre qui rôde dans la vie des autres, avec cette impuissance de ne pouvoir jamais interagir.

A sens unique, je suis enfermé devant un écran ou je vois les acteurs jouer leur scène, tandis que moi je ne peux que regarder. Un jour, tu comprendras peut-être, avant qu’il ne soit trop tard, que je suis heureux de t’avoir près de moi, même si je dois brider chaque sentiment.

 Que même si un jour, je ne fais plus du tout parti de ton quotidien, je continuerai de veiller sur toi, dans l’ombre, à distance complète et inéluctable. Toujours dans cette optique, de te rendre heureuse.

 

Jack Schreiber


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