Aurore

 


Les aurores boréales expriment ce que je pense tout bas, depuis si longtemps. Le souffle froid qui m'anéantit, telle une vague de remords en plein visage. Blizzard de songes et pourtant ce qu'il fait bon vivre d'être loin du monde.

Je n'ai jamais eu le temps de dire aurevoir, tout semble si blanc et à la fois si ensoleillé lorsque la solitude ne devient plus un fardeau mais une force. Le générique de fin où les réponses restent si incomprises, voir totalement inconnues. C'est comme cela que j'aimerai que cela s'achève.

Il ne s'agissait pas de comprendre, de se mettre à la place de toutes ces personnes que j'ai voulu changer à ma façon, toute ma vie. La réponse est toute simple, plutôt que de chercher à se confondre dans la masse, il faut juste passer et esquisser un sourire sans jamais se retourner.

Maintenant que je sais que je vais bientôt finir mes jours. C'est devenu si lumineux dans toute la grandeur de mon âme. Je ne vous vois plus me tendre la main, en direction des nuages. Je peux simplement emprunter les marches qui s'affichent devant moi, encore une fois sans jamais me retourner.

Il n'était pas question de survivre, mais de cerner qu'il existe des êtres qui finiront seuls. Rester en vie parait si démodé dans cette forteresse de glace que représente l'exil. Avaler la lumière, mais croyez vous les mensonges ? Il n'est plus possible de se cacher. Le manque de temps.

Je ne cherche plus à vous oublier, j'ai placé votre souvenir dans ce chemin qui va s'achever.

J'ai eu des milliers de rêves, j'ai été hanté par un million de cris, mais je peux entendre les pas dans la neige de mon exil. Il y a trop de regrets, et si peu d'amour dans ma vie. Mon monde de confusion, tout va mal d'une manière ou d'une autre.

C'est le moment, c'est l'endroit, que j'ai choisi pour en finir. Dites moi pourquoi est-ce le pays de la confusion. Les aurores portent toutes ces âmes parmi mes souvenirs. Le froid arctique gèle et tout devient finalement si simple. Ce n'était pas si difficile de disparaitre, de faire parti de mes propres souvenirs.

Il est dit que lorsqu'un garçon trouve sa place, il devient un homme. Je peux devenir une entité, faire parti de cet hiver que j'ai combattu depuis tant d'années. L'encre se glace, la plume devient à l'instar de mes amours passés, des icebergs qui on fait de mon cœur un Titanic. Les larmes de cette glace qui fond.

Temps, temps, voyez ce que je suis devenu. Alors que je ne faisais que regarder la lumière, mes possibilités. C'était si dur de plaire, et de faire sourire. Regardez autour de vous les feuilles sont brunes, et le ciel est une ombre brumeuse de l'hiver. Ne vas-tu pas t'arrêter et te souvenir de moi ?

Je ne suis pas en train de mourir, ni de partir. Je deviens un monde, où tout devient si inversé. Voyez les avalanches, sentir le froid et le destin se dérouler. Quelqu'un a lancé les dès et cela se termine pour moi.

Sous un ciel, d'aurores boréales. Ombre brumeuse de l'hiver.


Jack Schreiber

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