Dernière Mascarade


Je suis hanté, renfiler des masques alors que j'ai déjà tant été démasqué. Mon passager noir est bien trop fort contre ma volonté. Chaque nuit qui devrait pourtant être réparatrice, est un véritable supplice face à un repos inexistant. Je dois être condamné pour le simple fait d'être un humain avec des divergences. Des croyances et des envies interdites, qui me poussent vers une fin inéluctable. 

Mes divergences, ce penchant interdit m'effraie au point de me faire jouir. Ce mal qui me fait survivre peut détruire en un claquement de doigt mon quotidien, qui pourtant je déteste tant. Le prix de la survie se résume par le fait de devoir vivre caché. 

 Je n'essaie même plus de ramper vers la lumière, celle-ci me dégoute et je préfère de loin cette obscurité qui est si belle mais interdite. Le gout du risque est si attachant, il apporte tellement de raisons de vivre. 

Dans un auditoire gelé, je comprends que je suis incapable de faire face. L'expérience ne change rien, le vécu encore moins. Aucune arme pour faire face à la réalité, j'ai beau crier et même pleurer le passé reste le même et je suis condamné à être observé en permanence.

 Aucune rédemption dans ce futur, à l'affut si le moindre est constaté. N'aurait-il pas été mieux de m'enfermer dès le départ ? Il existe pour certaines personnes la possibilité de pouvoir vivre, et d'être accepté. Pour des monstres comme moi, j'ai juste le droit de respirer de vivre une vie de damnée.

Toujours ces envies qui circulent en moi à chaque vers, même dormir ne change pas la donne, l'exil seul maitre de mon destin pour m'éloigner de toute tentation néfaste. Le temps qui passe, le temps qui passe...peux-tu voir ce que tu me fais devenir ? 

Je ne peux résister, je n'y arrive plus et je suis au bout du gouffre, encore et toujours. Toutes ces choses étranges que je vois, et que personne d'autres n'observent à son tour. Seul mon regard se fixe sur une apparition, sur des menottes et un tribunal me faisant comprendre que je suis un monstre. 

Ne pas accepter d'être malade causera ma future perte. Celle pour lequel j'aimerai que ce soit elle qui m'achève du haut de ses quatre ans. Car tu es la seule qui pourra faire en sorte que je puisse partir, pour de bon. Cela prendra peut-être des années, avant que tu ne comprennes que je n'ai jamais été du bon côté.

 J'aimerai tout te donner, mon héritage sauf et plus que tout mon passager noir. Certaines choses ne se transmettent pas, j'espère de tout cœur que mon penchant n'est pas échangeable. Je ne souhaite à personne le fait de devoir être exclu toute sa vie. 

 La dernière phase approche, elle met des années à venir mais je la sens me poignarder à mort, et je ne souhaite pas que tu puisses voir ton père mourir de cette façon. 

 Jack Schreiber

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