Déchainé


 


Il suffit juste de me libérer de ces chaines, je suis aux portes de l'enfer. L'enfer de moi-même, je suis hanté depuis trop longtemps, et j'ai commencé de frapper de toutes mes forces sur ces lourdes chaines.

Entends tu l'écho des maillons qui s'entrechoquent, c'est mon appel, à coup de cris de rage et je veux endosser cette liberté. Je hurle de plaisir et de douleur à endosser la peau du méchant. Toutes ces années à ne pas noircir sur cette photo, mon sourire se terne et la perversion est en train de prendre le dessus.

Ne suis-je donc qu'un loup, enchaîné, depuis tant d'années ? Est-ce donc pour cela que je me sens si mal dans ma peau ? J'ai l'impression d'avoir enfin trouvé des réponses. Mais je résiste encore, à grands coups de douleur à devenir ce monstre accompli. 

J'ai bien compris, depuis toutes ces années. Que si je devais me faire plaisir, le prix à payer serait de me faire souffrir et de faire souffrir mon entourage. Je continue donc de vivre pour tout cela ? Est-ce pour ces raisons que je suis resté ?

Ce n'est qu'une chimère que de quitter une nuit pour en retrouver une autre. Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes, je suis tout indiqué. Je suis de toute manière, forcé de me libérer de ces chaines. Car il faut se nourrir.

Viens nourrir la pluie, car j'ai soif de ton amour, dansant sous des ciels de désir. Je ne vis plus que pour ressentir mon cœur battre de nouveau, comme lorsque j'étais jeune, et insouciant.

Ma vie n'est rien d'autre que ce carnaval de rouille, j'en ai assez de ces masques et je veux simplement les tomber ne serait-ce que quelques instants. Je suis condamné à m'impliquer que de nouveaux regrets, pour vivre de nouveau. J'en veux tellement à cette vie, que de devoir se détruire pour sourire de nouveau.


Jack Schreiber

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