Précipitamment



Il est finalement possible de prévoir les tempêtes, de connaître les besoins d'un homme, au point de les accepter pour ne pas aller contre nature. Une femme, si capable de comprendre , et cela toujours par amour. Il y a présence de deux planètes différentes et pourtant tant de ressemblances.

Je ne comprends toujours pas à quel moment la fleur d'une femme diffère tellement de celle de l'homme, comme la chanson qui dit si bien " quand c'est toi qui dis non, quand c'est toi qui dis oui".

J'ai appris qu'il fallait embrasser une femme, lui rappeler souvent qu'on la désire, au risque de la voir se saisir de l'occasion. Ce n'est pas les sentiments qui disparaissent qui font souffrir, mais l'absence, ne plus sentir le poids des draps, une tête sur lequel se poser, vide comme tout notre être au moment de réaliser le célibat. Mais là encore ce n'est pas le même combat.

Être seul c'est souffrir, mais devenir seul c'est mourir. D'amour lorsque la faim elle-même est remplacée par addictions multiples et bien souvent dévastatrices.

Il s'agit d'être tout à fait seul dans sa recherche de flirt, l'envie de vivre des expériences avant qu'il ne soit trop tard, le temps passe si vite que courir ne sert à rien, bien plus rapide que le vent, on regarde le ciel pleurer et quelques minutes passées, le soleil revient, cligner des yeux pour que la tempête revienne.

Aujourd'hui tout avance à la vitesse où notre esprit ne pourra de toute manière, pas suivre un rythme que nous refusons quoi qu'il arrive de poursuivre. L'humain veut sa liberté, et cela même dans sa façon de progresser. Pour ma part toute amélioration est une contrainte imposée par la vie et ses protagonistes.

Je regrette les moments où il faut être dur avec soi-même, ou avec ses proches. Simplement pour ce sentiment de vouloir se faire respecter, admirer, voire écouter. L'écoute est devenue aujourd'hui un luxe, réservé aux mêmes personnes qui font couler, à l'instar de ma joie de vivre, ce monde dans une course effrénée à sauvegarder les meilleures parts.

Tout le monde se fiche de voir le nombre d'humains stables, chacun, nous avons comme seule préoccupation de savoir si notre cocon continuera de prospérer, au même rythme que notre garde-manger.

Pardon de ne pas avoir vu le temps passer, de ne pas sourire lorsqu'il le fallait, de rester aussi froid qu'elle l'était, parce que j'ai vu à quel point son armure de glace lui permettait de survivre, jusqu'au jour fatidique, si martelé dans ces vers.

Aujourd'hui je ne me souviens que de ce que j'ai appris du passé, je ne vois même plus le présent car je ne fais que penser au futur, si incertain et à la fois cruel. Sans possession on finira seul, ou bien dépendant de notre propre dépendance.

La logique de cette vie que de travailler des années durant pour se retrouver aussi vulnérable que nos enfants à la naissance. Est-ce cela la vieillesse ? Faut-il vivre plus longtemps pour qu'on nous porte jusqu'à la fin ? A quel moment l'indépendance peut trouver sa fin, sa faim perpétuelle de pouvoir être dans la liberté inconditionnelle.

Je ne parviens toujours pas à saisir pourquoi l'humain s'entête dans cette contradiction de vouloir s'enchaîner à des principes, et à la fois de vouloir être libre. Cette impression que de se retrouver menottés à des axiomes, rassure tout simplement. Pourtant je ne peux me sentir personnellement étouffé lorsque je suis restreint, dans mes actions jusque dans mes relations sexuelles.

Christian Bobin disait : "Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit, c'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."

Etre éternellement insatisfait résulte d'avoir des attentes bien souvent trop grande. Où bien est-ce cette envie de vivre qui m'avait tant manqué qui me pousse à tout vouloir, essayer et faire ? Chaque expérience tentée est une véritable bouffée d'air.

J'aime cette façon de ne plus me poser de questions, et d'agir en conséquence, même si je dois me retrouver seul, ce prix à payer est de toute manière une constante nécessité dans cette vie meurtrie, ma vie.


Jack Schreiber

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