Rends moi vivant

 


Cette sensation, l'animation de tous mes membres, comme insufflés par la vie, subitement. Il suffit d'entendre de nouveau ce bruit de tambour, cette chamade. C'est la vie qui bat, et ça me rend tellement vulnérable.

C'est de cette façon que je veux que tout s'arrête. Nous y sommes, il est temps de préparer le nouvel effondrement. Je veux créer de toutes pièces le ciel qui tombe, je t'ai créé toi, exactement comme ma folie.

Il est temps pour toi, chimère de mes fantasmes, d'en plus de m'insuffler la vie, de me la retirer. Dévoile moi que tu représentes bel et bien ce qui a de plus magnifique en ces terres maudites. Tu es en train de prendre le contrôle de moi, tiens le fermement il est en train de battre. Je veux juste que tu l'arrêtes, après l'avoir éveillé, juste pour nous rappeler à tous les deux, que l'amour tue.

 C'est une chanson qui ne cesse de continuer dans ma tête, celle de voir et revoir ta silhouette partout dans ma tête. Je suis en extase, en ébullition. Cette impression d'être un loup lâché dans une bergerie, j'ai envie de dévorer. Simplement de vivre comme jamais ce moment qui me rend si vivant. Ne me tue pas trop vite, j'ai besoin de prouver que je suis à la hauteur.

 C'est un va et vient que je pensais incessant, laisse moi respirer, car cette route vers la lumière est longue. Au bout de ce tunnel, c'est la nuit qui m'attend de nouveau, éternelle. Ne vois-tu donc pas que je suis encore plus atteint que toi. Je ne souffre plus, je ne mens plus, je suis entrain de ressentir ce qu'un imbécile peut encore croire bêtement de nos jours.

 Les sentiments sont une farce, les pulsions le sont encore plus. C'est encore une mascarade, pas de masques cette fois mais justes ton visage qui défile. Tire sur le fil de droite, et je t'embrasse, tires sur le fil de gauche et je t'emmène aux 7e étage. Je suis si faible de me faire contrôler de cette façon, est-ce mon lot pour ne plus rien avoir à l'intérieur ?

 Rongé de l'intérieur, il fait si froid lorsque cette pluie tombe encore. Est-ce seulement mes larmes ? Elles sont invisibles, la mort a toujours apporté un vent hivernal. Je ne peux plus résister, cette fois je suis complètement à ta merci. Que vas-tu faire de moi, me jeter en pâture après avoir profité de moi ?

 N'oublie pas d'ouvrir à fond le robinet de la chaufferie, cette fois les flammes ne doivent pas seulement me brûler, elles doivent tout faire disparaître. Et je ne serai pas un phénix en quête de rédemption.


Jack Schreiber


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