L'humain
Il n’existe qu’une
règle d’or, celle de devoir se protéger quoi qu’il arrive, malgré le lien,
aussi fort soit-il. Condamner juste comme ça, ce qu’on ressent par principe, parce
que c’est soi-disant la meilleure chose à réaliser.
Comment est-il
possible que deux êtres, où la seule différence est le sexe, ne peuvent plus du
tout se côtoyer du jour au lendemain ? Quelle est cette loi ou le silence
devient roi, ou les sujets deviennent esclave de l’ignorance. Je pense que c’est
le plus frustrant, le plus désolant.
J’ai fait ce
choix, de ne pas te ressembler, toi ma sœur déchue, de ne pas être ce cœur de pierre
pour continuer de vivre cette vie qui me répugne, je n’y gagne que ce silence
sur son trône, il me regarde avec ses yeux de souverain intrépide, c’est dans
ces moments que je m’en veux de continuer à ressentir des émotions, des
sentiments.
Comment
accepter de passer à autre chose, comme ils disent, lorsque je me rends compte
que même le plus parfait des liens est voué aussi à se détruire ? J’essaie
de vivre alors que je suis ni plus ni moins devenu qu’une entité, j’erre dans des
couloirs si vides de sens, où il faut juste trainer sa carcasse sans réel but.
J’ai gouté pendant
seulement quelques semaines au fait d’être en vie, de sourire, de croire enfin
qu’il était possible de faire abstractions des barrières, obstacles et d’être par-dessus
tout soi-même. Pour finalement connaitre le néant subitement. C’est réellement
moi qui ai fais ce choix sacrificiel, pourquoi ? Pour encore une fois
penser à quelqu’un d‘autre que moi.
Et si c’était
cette épreuve, qui sonnerai le glas de mon altruisme, de ma manière de ressentir
les choses, d’être amoureux. Et si finalement je ne reprendrai pas cette quête
de ne plus rien sentir, pour me protéger mais non c’est bien plus que cela.
Je suis fatigué
de m’adapter, de dire « oui » à tout, de me sacrifier juste pour
me retrouver seul, avec moi-même et rien d’autre. Se justifier tout le temps
alors que je connais très bien cette situation. Avoir été obligé de renfiler
mes masques, alors que j’étais enfin redevenu qui j’étais, naturel et le cœur à
vif.
La chute est
plus que rude, je pensais pouvoir encaisser, mais il n’en est toujours rien, je
panse mes plais mais elles se réouvrent à chaque pensée. Cette lumière que j’ai
vue, que j’ai côtoyé, elle me manque. Les sourires et les regards me manquent,
encore plus sa présence.
J’ai l’impression
d’être mort, tout du moins de faire semblant d’être encore là. Et oui je passe
à autre chose, je m’occupe l’esprit et j’essaie de me détacher de cet oubli,
forcé. Mais rien n’y fait, je comble un manque qui n’est qu’un énorme vide,
encore plus parce qu’il est arrivé si vite. Malgré le fait que tu m’aies martelé
qu’on se parlerai toujours.
Je déteste la fatalité,
toutes ces choses où on ne peut rien faire, j’ai eu envie de me battre, encore
aujourd’hui, de m’y accrocher, de ne pas laisser ce lien unique partir, mais je
me dis que je n’étais finalement que de passage, pas aimé, c’est un fait, mais
surtout qu’on n’avait pas besoin de moi, de nous.
C’est en se fêlant, que l’ont fait entrer la lumière, moi j’ai cette nette impression qu’elle s’éteint, comme je suis en train de m’éteindre. Je l’avoue, encore une fois j’espère que c’était le dernier acte, mais je suis condamné à rester. A être spectateur de ma propre désillusion, c’est ma faute, entièrement, j’ai trop espéré, j’ai même sûrement beaucoup trop avancé, et je ne sais que trop bien les frayeurs que cela apporte.
Soit on reste
dans l’ombre d’un lien qui se crée, soit on le vit pleinement au risque de se
détruire, une fois que celui-ci fera inéluctablement comme ses frères,
disparaitre.
Je vais trouver une issue, une échappatoire,
détester l’humain me permettra sûrement d’oublier enfin cette plus belle chose qu’il m’était arriver,
avoir quelqu’un sur qui compter.
Jack Schreiber
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