Ma vie d'après

 

 


Chaque réveils, parsemés de cauchemars, c’est une toute nouvelle vie qui commence, ou bien est-ce réellement la fin.

Cette solitude transformée en réalité, il est impensable d’avoir autant perdu en quelques semaines. Est-ce qu’il y aura un pardon à la fin ? Lorsque l’irréparable aura été commis, juste de respirer profondément.

Peu importe où je regarde c’est toujours la même chose, j’échoue toujours, être dans le camp des perdants.

Je m’étais accroché à la vie parce que j’étais devenu père, aujourd’hui on m’a aussi retiré ce que j’avais le plus cher au monde.

Le simple fait de savoir que quelqu’un d’autre s’occupera de ma fille, devient bien plus qu’un déchirement, quelque chose se transforme en moi, les yeux livides, je n’ai plus foi en rien, et je fais mine que tout va bien.

Avec mon passager noir, je savais que je ne gagnerai jamais. A l’intérieur tout est en train de mourir, les masques ne cachent pas la putréfaction, plus fort qu’une flèche, j’ai le cœur qui a explosé, et ma santé mentale est en déclin à chaque seconde passé tout seul dans ce petit appartement.

Je n’ai aucun regret d’avoir choisi cette nouvelle vie, juste que c’est allé tellement vite, passer cette tempête, le prix d’avoir changé de direction mon avenir, est si fort, la vie m’oblige à donner l’être qui me rattachait encore au fait de rester en vie.

Quelles leçons à tirer, où est-ce que cela doit me mener, pourquoi est-ce que je dois encore être testé sur le fait de survivre ? On pense que quelqu’un qui passe à l’acte est une décision assumée, mais c’est juste le fait d’être si constamment poussé à bout, qui mène au geste final.

C’est si difficile de dire à quel point tout va si mal, et me faire perdre à la fin.

J’ai cette nette impression d’être puni, pour enfin avoir voulu être humain dans ma vie.

Les rêves ont dépassé la réalité, j’ai imaginé ce qu’il s’est passé, depuis un moment je me dis que je ne suis en fait que tout seul dans cette vie, et que c’est moi qui invente tout mon entourage, et cette vie que je mène.

J’ai l’ensemble de mon corps dans le vide, accroché à la vie par une seule main, je ne parviens pas à remonter, surtout parce que je ne saisis pas l’intérêt de le faire.

Ma fille va compter sur un autre pour grandir

Elle a de toute manière toujours eu d’autres personnes que moi, pour veiller sur elle.

C’est une constatation, une réalité, et je n’y crois pas lorsqu’on me dit qu’elle aura toujours besoin de moi.

Elle finira par me détester lorsqu’elle aura l’âge de comprendre, les choix que j’ai fait.

Je crains que même la chair de ma chair, ne comprenne pas le fait de vouloir être humain.

Je vivrai en elle, lorsqu’elle se regarde dans le miroir, c’est mon image qui se reflète. Et quand je regarde dans le reflet, j’y vois une apparition, je sais que je ne fais déjà plus parti de ce monde.

J’ai écrit depuis des années, pour expliquer et décrire à quel point je suis de plus en plus proche du point de non-retour, et que de toute manière, on fini par oublier les personnes qu’on perd.

Je ne veux pas être enfermé pour soi-disant soigner un mal être, mon cas est bien plus important que ça.

C’est quand on a tout perdu, qu’on se rend compte à quel point on est condamné, à l’instar d’un cancer en phase terminal, et je rêve souvent d’être dans ce cas pour ne plus avoir d’excuses.

Après tout, pourquoi être triste ? Je ne suis que ce monstre qui a fait l’erreur de vouloir être humain, dans un monde où il faut rester droit, ne jamais écouter son cœur et se priver de tout pour son prochain.

Je ne supportais plus cette prison, je voulais m’échapper et vivre enfin. Je ne savais que trop bien que le prix à payer pour ça allait être incroyablement couteux.

Mettez vous donc à ma place, de comprendre que quand on a un enfant, il n’y a plus rien d’autre qui puisse compter. Que la vie vous retire cela, en vous donnant en retour le fait d’être enfin un humain.

Finalement, être humain c’est mourir. C’est ce qui nous attends tous, et la phrase du plus tard possible, aurait pu fonctionner si je n’avais pas vécu les années 2006, 2017 et 2024.

Je vous laisse ranger vos fleurs, ce n’est pas pour tout de suite, j’attends le futur choix de ma fille, qui plus tard me dira un jour, qu’elle me tournera le dos. Il n’y aura pas plus beau coup de grâce.

A l’instar de mon propre père, sauf que dans mon cas, je finirai étalé sur un sol enneigé, agonisant d’une fin inéluctable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Articles les plus consultés